Le 1er juin, nous avons fêté la fin de notre 5iè mois de voyage en famille. Clairement, si je devais qualifier ce 5iè mois de voyage autour du monde, je dirais que c’était le mois du ralentissement. Au mois de mai, nous avons ralenti notre rythme de voyage. Ce n’est ni mieux ni moins bien : c’est venu naturellement et je crois que tout voyage a ses phases : parfois on aime avoir un rythme soutenu et parfois on a envie de se poser. Précédemment nous sommes souvent restés 4 jours à chaque endroit (à part nos 8 jours à Sydney) et là nous avons fait plusieurs étapes d’une semaine. A chaque phase et à chaque personne correspond un rythme et quand on voyage avec des enfants on a de toute façon tendance à voyager plus lentement que seul ou en couple. Pour nous en tout cas, le changement de continent, notre arrivée en Amérique Latine a coïncidé avec une envie de ralentissement. On apprécie les paysages, le calme, avoir le temps dans les petits villages du nord de l’Argentine… On joue davantage à des jeux de société, Ticoeur étudie un peu plus et moi cela me permet aussi de travailler et de lire.
Les moments forts côté destinations ont été :
Petit rappel d’où nous étions au mois de mai :
Bali bien sûr, où 8 ans après notre voyage de noces nous avons apprécié d’y retourner avec les enfants -> lire l’article Nos 3 semaines en famille à Bali.
Rapide passage d’une semaine en Nouvelle-Zélande pour faire le trait d’union entre l’Asie et l’Amérique Latine. Nous sommes restés sur l’île du Nord car en février nous n’y avions consacré que 10 jours et on avait envie de voir un peu plus.
Arrivée en Argentine où nous avons passé une semaine à Buenos Aires (pas un coup de coeur mais sympa) avant de rejoindre la région de Salta où nous sommes actuellement et nous adorons ! Des paysages de rêve ! Voir notre itinéraire dans le sud de Salta.
Du côté des enfants :
Quoi de neuf du côté des enfants durant ce 5iè mois de Tour du Monde ?
Après une semaine à Buenos Aires, nous avons pris l’avion vers Salta, ville étape pour visiter le nord-ouest de l’Argentine, en bordure des Andes. A partir de Salta, il y a deux itinéraires possibles : la boucle sud et la boucle nord. Nous avons commencé par la boucle sud et nous avons loué une voiture car cela nous semblait le plus facile avec les enfants. Nous venons tout juste de finir cette première boucle et nous avons adoré. Clairement, les grands espaces c’est ce que je préfère et j’en ai vu à tous les tournants ! Une région magnifique qui fera partie des coups de coeur de notre Tour du Monde.
Voici notre itinéraire pour découvrir le sud de Salta :
Point de départ : Salta, la belle.
Salta est surnommée « la linda » (->la belle) et c’est vrai que son architecture coloniale est jolie. Nous nous sommes baladés longuement dans la ville au plan quadrillé, dans les rues piétonnes, sur les places. La Cathédrale est élégante ainsi que le bâtiment du Museo historico del Norte. Nous avons fait une marché matinale et fort agréable jusqu’au sommet du Cerro San Bernardo d’où l’on voit toute la ville. Enfin, l’endroit le plus visité à Salta est sans doute le musée d’archéologie (MAAM) mais nous avons pensé que ce n’était pas adapté à une visite en famille car on y va pour y voir des momies d’enfants qui ont été sacrifiés dans les Andes et jetés vivants dans le volcan Llullaillaco ! J’avais déjà pris connaissance de ce rite Inca lors de mon voyage à Cusco et je dois dire que depuis, les Incas sont bien descendus dans mon estime : une civilisation avancée peut-être mais barbare sous d’autres aspects. Bref, les sacrifices d’enfants sont vraiment une histoire que je ne voulais pas raconter à Ticoeur et Titpuce pour l’instant.
Quebrada de las Conchas :
Le gros coup de coeur ! En chemin vous verrez des formations naturelles absolument surnaturelles ;-). Au début du trajet, quand on commence à avancer dans la vallée Calchaquiès, le décor est encore vert…
Puis arrivent les paysages arides et incroyables…
Vous croiserez : la Gargantua del Diablo, le très bel Anfiteatro, le mirador Très Cruces, puis el Obelisco, las Ventanas, los Castillos, et los Colorados (y faire une petite marche, c’est magique !).
El Anfiteatro
El Obelisco
Las Ventanas
Los Castillos
Los Colorados
Cafayate, ville du vin :
Village où nous nous sommes posés une semaine car dernièremet nous avons considérablement ralenti notre rythme de voyage. Nous avons bien apprécié cette pause au milieu des montagnes et des vignes.
J’ai beau réalisé en ce moment-même un voyage extraordinaire autour du monde avec ma petite famille, je suis tout à fait consciente que je suis embarquée dans un voyage bien plus grand depuis la naissance de Ticoeur il y a presque 7 ans, depuis que je suis maman.
En Australie le mois dernier devant un superbe coucher du soleil en famille
Être mère est un grand voyage et au cas où vous auriez quelques doutes, voici des preuves qui ne manqueront pas de vous convaincre :
Début du voyage : la grossesse et les problèmes de réservation d’hébergement ;-).
J’étais enceinte de 3 semaines quand je l’ai appris et quelques jours plus tard j’appelais la maternité des Bluets à Paris où je souhaitais accoucher. Au téléphone, une douce voix m’a alors expliqué que c’était trop tard car tout était complet pour ma date théorique d’accouchement. Peut-être faudrait-il réserver avant d’être enceinte et annuler chaque mois jusqu’à ce qu’on le soit vraiment ? Ce souci pour avoir une place à la maternité m’a rappelé les réservations de locations pour l’été au soleil en bord de mer. Pour la côte d’Azur, la Corse et autres destinations prisées il vaut également mieux s’y prendre 9 mois en avance !
Les premiers mois de grossesse ou le mal continuel des transports ;-).
Pour chacune de mes grossesses, les 4 ou 5 premiers mois m’ont donné l’impression d’être à l’arrière d’un bus qui roule sur une route de montagne… Sauf que lorsque, petite, je me sentais mal dans le bus de la colo tout le monde voulait bien me céder une place au premier rang. Enceinte, j’étais bloquée dans un bus sans aucune place à l’avant !
Les derniers mois de grossesse ou le voyage pseudo-organisé 😉
A partir du 5iè mois j’avais l’impression de passer mon temps en organisation et préparation : médecins, sages-femmes, infirmières, on voit tout plein de « Gentils Organisateurs » souriants et rassurants… Très appliquée, la première fois j’avais assisté à toutes les séances de préparation à l’accouchement. Chaque semaine, un nouveau sujet a été abordé. J’ai eu l’impression que tout était rodé, organisé et que donc tout allait se dérouler comme prévu, selon le programme du voyage, avec quelques options… Sauf que pas du tout ! Ticoeur ne voulait pas sortir, déclenchement, césarienne : personne ne m’avait parlé de ces étapes possibles et fréquentes lors des nombreuses séances de préparation (et non j’ai toujours pas avalé la pilule !). Donc le voyage n’était pas si organisé que ça. Bref, c’était comme si j’avais potassé pendant des semaines un guide de voyage auquel il aurait manqué quelques chapitres !
Quand bébé est là : les « waouh » du voyage !
Etonnement, émerveillement, amour et bonheur : j’ai la chance de n’avoir fait aucun détour par le pays du baby blues. Chaque instant avec bébé était magique, chacun de ses gestes, chacune de ses respirations. C’est la phase « waouh » du voyage ! Quand on se dit que c’est mieux qu’on ne croyait, qu’on prend 100 photos par jour et qu’on proclame que c’est le plus beau voyage de notre vie.
Juste après la naissance de Titpuce : notre voyage à l’île Maurice
Premiers mois de bébé : le problème du décalage horaire perpétuel ;-).
Très souvent je reçois des messages de lectrices qui me posent des questions sur la gestion du décalage horaire quand on voyage avec de jeunes enfants. Je leur fais alors part de mon expérience mais personnellement je n’ai jamais vu le décalage horaire comme un problème et encore moins comme un obstacle car finalement c’est une question d’un jour ou deux en début de voyage et au retour. Alors que nous, les mamans, on a vécu bien pire dans les premiers mois de bébé ! Quand bébé se réveille à n’importe quelle heure de la nuit pour réclamer du lait vous ne savez jamais s’il va vouloir dîner à l’heure de New York, de Tokyo ou de Bangkok mais ce ne sera certainement pas à l’heure de Paris ! Et puis ça changera tous les jours ! Un décalage horaire quotidien pendant des mois… Après ça, on peut survivre à tous les décalages horaires de la planète, non ?
Les enfants grandissent : le voyage vers l’inconnu.
Quand on voyage au long court, qu’on part pour un grand voyage, on ne peut pas tout organiser. C’est impossible et non souhaitable à mon avis. C’est pareil quand on est maman : j’avance au fur et à mesure, en découvrant de nouveaux chemins chaque jour, en traversant parfois des moments d’angoisse (semblables à ma peur de traverser le Pacifique) mais j’affronte mes inquiétudes de maman, je trouve des îles paradisiaques qui sont autant de moments de bonheur et j’essaie de traverser calmement les océans en me résonnant : la route est incertaine, les vents sont changeants, l’avenir est vaste et parfois angoissant mais tout va bien se passer.
Chères mamans du monde entier, remplissons nos valises !
Alors maintenant que nous, les mamans sommes embarquées dans ce grand voyage de la maternité, sans aucune assurance annulation, remplissons nos valises ! Oui, c’est vrai je dis toujours qu’il faut voyager léger, mais pour le Grand Voyage de la vie il faut remplir nos valises d’amour à en rendre folles toutes les compagnies aériennes !
Et notre tour du monde en famille dans tout ça ?
Je l’ai déjà dit de nombreuses fois : l’important ce n’est pas l’itinéraire ni les destinations, ni même le fait d’effectuer le Tour du Monde. Le voyage est un prétexte et une belle manière de profiter de mes enfants tous les jours, de m’offrir une parenthèse de 8 mois pendant laquelle je ne veux manquer aucune miette parce qu’à Paris tout va si vite, quand on travaille, quand on court, quand chacun vaque à ses occupations,… Il y a l’école, le bureau, les rendez-vous… Pendant 8 mois je voyage avec mes enfants, je savoure la magie de chaque coucher du soleil à leur côté et je sais que c’est un voyage dans le voyage, un voyage qui fait partie d’un voyage bien plus grand…
Bonne Fête des Mères à toutes les mamans et que le Voyage continue !
Si vous avez bien suivi, maintenant nous sommes en Amérique Latine et notre périple de ce côté de la planète a commencé par une semaine à Buenos Aires. Dès notre arrivée nous avons été saisis par l’immensité de la ville. Buenos Aires est la 2iè ville plus peuplée d’Amérique du sud après Sao Paolo. Du coup, j’ai trouvé que ce n’était pas simple de l’appréhender, de la visiter et de vraiment l’apprécier. C’est une ville à vivre, une ville où il faut sans doute passer beaucoup de temps pour s’imprégner de l’ambiance de chaque quartier. Avec un gros décalage horaire à gérer (on venait de Nouvelle-Zélande) nous avons fait la grasse matinée tous les jours mais chaque après-midi nous avons bien bougé. Voici donc quartier par quartier quelques impressions de Buenos Aires, les visites que nous avons aimées et surtout celles qui ont plu aux enfants.
La Boca :
C’est un des quartiers historiques de Buenos Aires donc c’est à voir, d’autant plus que c’est forcément l’occasion de prendre de jolies photos bien colorées. La partie touristique se situe autour de le rue « El Caminito » et c’est vite vu ; il n’y a des boutiques de souvenirs et des cafés proposant des spectacles de tangos (nous n’avons pas testé). Non loin, pour les fans de football se trouve le stade « La Bombonera ». Tout le quartier de la Boca ne se résume à ce petit coin touristique mais on nous a recommandé de ne pas sortir des sentiers battus donc on a suivi le conseil ;-). On aurait aimé faire un saut à la Fondacion Proa pour ses expos artistiques mais hélas c’est fermé le lundi et nous y étions le lundi…
San Telmo :
Notre quartier coup de coeur ! Et de loin ! Je crois même que s’il n’y avait pas eu San Telmo j’aurais été bien déçue par Buenos Aires. A San Telmo il ne faut pas manquer le marché, l’animation sur la place Dorrego le dimanche, toutes les jolies rues du quartier, les antiquaires, les passages plein de charme dans la calle de La Defensa, les cafés… Côté architecture et ambiance j’y ai vu une ressemblance avec le quartier des Sablons à Bruxelles (quelqu’un est d’accord avec moi ??) mais clairement on est en Argentine, avec des parrilladas un peu partout, des musiciens dans la rue qui jouent des airs de tango ; des touristes c’est vrai mais une vraie vie de quartier que nous avons bien appréciée. Les enfants eux ont aimé croiser Mafalda ;-). Bref, si vous visitez Buenos Aires, choisissez un hébergement dans ce quartier !
Comme nous venons d’arriver en Argentine, c’est l’occasion pour moi de pratiquer mon espagnol et de vous raconter aussi comment je l’ai appris…
Je fais partie de ces étudiantes étranges qui non seulement ont fait allemand première langue mais en plus ont adoré ! (Et j’ai fini par épouser un Allemand comme quoi !). Du coup, j’ai pris anglais en deuxième langue et je n’ai donc jamais appris l’espagnol pendant mes études.
Si vous avez appris l’espagnol vous devez connaître Mafalda ? Buenos Aires, mai 2016.
Direction le Pérou !
La première fois que je me suis retrouvée au chômage (en 2002), après avoir envoyé une centaine de candidatures restées sans réponse j’en ai eu assez de tourner en rond à Paris ; j’ai fait ma valise (oui, je suis comme ça !) et je me suis dit que j’allais utiliser mon « temps libre » pour apprendre l’espagnol. Le reste s’est déroulé très rapidement ; je n’ai pas réfléchi bien longtemps : j’avais encore Les Mystérieuses Cités d’Or en tête et donc au lieu de faire simple et d’aller en Espagne, j’ai pris un billet d’avion pour le Pérou !
Je me suis dit que je trouverais un travail dans l’humanitaire sur place. J’ai d’abord cherché à Lima mais je ne me suis pas sentie à la hauteur pour affronter les problèmes de la Capitale (beaucoup de missions humanitaires pour aider de jeunes délinquants). Au bout d’une semaine, j’ai migré vers Cuzco où j’ai rapidement trouvé une mission pour m’occuper des « bibliothèques de la rue » : il s’agissait d’emmener des livres pour les enfants dans les villages de la Vallée Sacrée, autour de Cuzco puis de leur faire la lecture. En fait c’était le travail idéal pour débuter l’espagnol sans pression : les enfants étaient très amusés par mon accent et moi j’ai appris des mots simples, des mots d’enfants. Le reste du temps je bavardais avec les étudiants Péruviens qui faisaient partie de l’association ou qui aimaient lézarder à l’Alliance Française. J’ai fait beaucoup d’échanges de conversation avec des Péruviens qui voulaient apprendre le français. Le concept est simple : pendant deux heures on parlait français et pendant deux heures on parlait espagnol. J’ai vite progressé !
Machu Pichu, 2002
Mon apprentissage de la langue :
Je dirais que j’ai mis un mois et demi à me sentir à l’aise en espagnol. Le matin, je me levais avec le chant du coq et j’étudiais les conjugaisons. Puis j’allais travailler. Ensuite, je passais l’après-midi avec mes amis Péruviens. Le soir , je m’accordais une pause et je trouvais quasi chaque jour des touristes de passage avec qui je pouvais bavarder en français, en anglais ou en allemand, ce qui me permettait de ne pas dîner toute seule (j’aime pas ça !) et de ne pas avoir à réfléchir pour sortir une phrase. Enfin, après dîner, je rentrais dans ma petite maison troglodyte dans les hauteurs de San Blas, le joli quartier de Cuzco pour ceux qui connaissent.